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  • J'habitais Roanne 1

     

    Invité ce Dimanche après midi à la galerie Pikinasso, c’est le vernissage d’une expo multi talents dédiée à la ville de Roanne, photographie, peinture, sculpture et littérature, tout ceci proposé par la galerie et l’inusable et enthousiaste Maurice Gay qu’il est plus difficile d’arrêter, lorsqu’il s’agit de culture, qu’un TGV lancé à pleine vitesse…….

     

    A mon arrivée, il est à peine 16 heures, la galerie est déjà bien pleine, et bien chaleureuse, je jette un œil rapide aux photos des amis et au peintures, je sais bien que je reviendrai, dans quelques jours, revoir tout ça en flânant et musardant, posé, sans ce brouhaha nécessaire aux vernissages.

     

    Christian Chavassieux vient de s’installer, dans un coin aussi discret que lui, pour la signature du tant attendu « J’habitais Roanne ». Au moment de la dédicace, je n’ose pas lui demander, comme je l’avais fait il y à quelques années avec Elie Seimoun, de signer du nom d’un autre auteur que je préfère (j’avais demandé à Elie de signer mon affiche Alex Métayer parce que c’était vraiment mon préféré), j’ai laissé Christian me laisser un Calamiteux, comme il se doit, petit mot qui m’a bien fait plaisir, ce qu’il a écrit ne vous regarde pas.

     

    Je discute un moment sur le trottoir, temps frais ciel gris, les averses du matin ont délavé la rue, il fait décidemment trop chaud à l’intérieur.

     

     

     

    Je rentre donc chez moi, le bouquin sous le bras, bien décidé à le dévorer au plus vite. Sur le chemin, par une fenêtre ouverte, j’entends un guitariste jouer les premières notes de « Wish you were here », de Pink Floyd , je m’arrête un moment, la soirée commence bien……..

     

  • Communi-cons

     C’est parfois cocasse ce qui peut se passer dans l’Entreprise, entreprise de communication s’il en est : lors d’une formation consacrée aux meilleures manières de répondre aux sollicitations des clients d’un opérateur mobile, mon collègue et camarade Simone (ce n’est pas son vrai prénom, en fait c’est bel et bien un homme, mais je tiens à lui conserver un certain anonymat, et Simone, ça lui va bien), mon camarade Simone me fait remarquer quelque chose d’intéressant. Les téléphones mobiles, que l’on appelle maintenant les  « Terminaux » mobiles, ouvrent une nouvelle ère de l’aventure moderne ; en effet, ces nouveaux, et onéreux, petits bijoux de technologie moderne, permettent plein de choses : s’envoyer des sms, des mms, des mails, de naviguer sur le web, et très accessoirement, de se parler, de s’écouter. Parler, écouter, c’est quelque chose qu’on ne fait plus, et, quoique on veuille nous faire croire à travers certains discours angéliques, qu’on ne doit surtout pas faire dans la relation avec nos clients. En effet, nous sommes autorisés à écouter soigneusement notre interlocuteur dans la limite des 300 et quelques secondes qui nous sont imparties, ensuite de quoi, nous sommes dans le rouge et prenons des risques quant à l’obtention de nos primes de fin de mois, communiquer certes, mais le moins possible !

    Le plus drôle dans tout ça, c’est que le phénomène se développe dans l’Entreprise au niveau des chefs. Qui n’a pas entendu, un jour ou l’autre, chacun a son poste respectif, parfois jusqu’à oulah…… 10 mètres de distance, deux sups s’interpeller :

    « Eh, y a une réunion  demain, je t’ai envoyé un mail ! »

    La communication n’est plus ce qu’elle était !

     

    Quant à mon collègue Simone, il a un téléphone euh…. Un terminal mobile, je ne l’ai jamais vu téléphoner avec ! Par contre, il fait niveau, boussole, générateur de bips, il y a même une petite application qui permet de répéter tout ce qu’il dit avec une voix de canard, c’est fun. 

  • Gonflé

    C’était dans le Sud de la France, il avait installé sa petite affaire le long d’un axe passager. Il s’était spécialisé dans le commerce et la réparation des roues, de toutes sortes de roues : de la paire de rollers, au plus grand des tracteurs agricoles, il se faisait fort d’avoir en stock, ou dans les plus brefs délais, l’objet de vos rêves ! Il avait cependant renoncé, après une rapide étude de marché, à proposer ses services au Boeing et autres Airbus, cela n’aurait pas été très sérieux ! Les vacanciers caravaniers qui partaient vers la mer connaissaient cependant tous son garage, caverne Alibabesque que les collectionneurs de vieilles mécaniques adoraient aussi. Il avait fini, malheureusement par s’incliner devant la poussée des Norauto et autres Point S. L’affaire avait pourtant jusque là si bien marché, presque sans accroc, une malencontreuse petite affaire l’avait opposée, un temps, aux autorités religieuses : profondément croyant, et peut être un peu naïf, il avait trouvé plutôt sympathique d’afficher, sous son enseigne, une pensée inspirée :

    « Gloire à Dieu, et au plus haut des essieux »

     

    Ca, il faut reconnaître…………

  • Sanglots

     

    Les deux gamines, deux jumelles c’est certain, sont installées dans le bus, il est huit heures, matin. Bien silencieuses et ensommeillées les deux petites, elles doivent être en Moyenne Section. Entre elles deux leur mère veille, elle est fort jolie, cette merveille. Au moment de quitter le bus, l’une des deux fillettes éclate en sanglot. Gentiment, mais fermement, Maman calme l’enfant.

     

    Intérieurement, je soutiens la gosse. S’il n’y avait mon éducation, ma quarantaine dépassée, c’est TOUS LES MATINS que je me roulerais par terre en hurlant, pas envie d’aller travailler.

     

  • Hommage

    Hantise  du temps qui passe, peur de ne pas avoir ce temps, d’avoir un problème d’accès a l’Internet, toujours est il que j’ai toujours rangé, au fond de « Calamités….. » quelques billets d’avance, on ne sait jamais !

    L’un d’entre eux  somnole paisiblement dans son petit dossier depuis des semaines, il s’appelle « Posologie ». C’est un petit billet très court et, à mes yeux, très efficace, il parle de…… Vous verrez bien ! Il est écrit, prêt, plus rien à retoucher, je l’aime beaucoup. De peur qu’il ne s’ennuie, qu’il ne moisisse, je l’ouvre de temps à autre, je l’aère puis je le replie soigneusement. C’est un billet qui ne colle pas à l’actualité, qui n’a pas à craindre les affronts du temps, il vieillira bien. Alors, comme tous mes petits écrits n’ont pas tous ces qualités, je repousse sine die sa publication. Il ne m’en veut pas, c’est certain, quand je l’ouvre il me fait toujours sourire, alors.

    Je suis bien conscient que l’évoquer aujourd’hui en faisant mon mystérieux repousse d’un jour encore sa parution, c’est devenu comme un jeu entre lui et moi. Un jour, c’est certain, je l’ouvrirai à vos yeux curieux, quand vous le lirez, pensez à son passé.