Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Ô, Temps........

    De toute sa vie, il avait exercé bien des métiers, ce jour là, il est chauffeur de petite remise, comme un taxi, mais sans le bidule sur le toit, trajet réservé. Ce matin, il se rend à l’aéroport de Saint Exupéry chercher un client, un habitué. Ce client, il l’aime bien, son métier l’amène à voyager sans cesse, à travers la planète, alors il le conduit ou le ramène souvent, parfois plusieurs fois par mois, vers des destinations lointaines.

    C’est une célébrité, presque une star de son milieu sportif, on le voit même à la télé, il fait la fierté de sa petite ville de province, mais il est resté simple, courtois, c’est pour ça que le chauffeur l’aime bien, ils ont le même age, a quelques jours prêt, ils auraient pu être copains d’enfance, le hasard ne les a pas fait se rencontrer. Depuis, ils ont passé héroïquement, à plusieurs reprises et dans des conditions épouvantables, le col qui sépare leur ville de la Capitale des Gaules !

    Quand on est « taxi », c’est sympa d’avoir un habitué, pas la peine de l’attendre avec une ardoise au nom de « Monsieur Machin », on se reconnaît, on se serre la main, on se demande des nouvelles, et puis, comme on le connaît un peu, juste avant d’arriver, on évite la rocade un peu triste, il préfère qu’on arrive par la ville…….

     

    Le chauffeur est arrivé en avance, comme à son habitude, cela lui laisse le temps de déambuler dans cette porte ouverte vers le monde qu’est cet aéroport, tout près de ces voyages que lui ne fera pas.

     

    Le vol arrive de Stuttgart, ça c’est un vol sérieux, il n’en arrive généralement que des professionnels, pas de touristes à chemises ouvertes qui reviennent d’Egypte ou des Antilles françaises, ici c’est costume et air pressé, on admet le polo, à condition que ce soit un Lacoste.

     

    Le chauffeur attend donc que son client arrive, il sait qu’il va patienter un peu, il ne sort jamais parmi les premiers. Autour de lui, des hommes à panonceaux au nom de  « Monsieur Untel », des gens encravatés, et ce couple d’anciens, flanqué de deux gamins, des jumeaux semblet’il , s’ils ont deux ans, trois ans, c’est bien le maximum.

     

    Le vol est arrivé, les portes coulissantes s’ouvrent et se referment sur des valises roulantes, des chariots à bagages poussés par des gens bien sérieux, on s’interpelle, on s’embrasse, « le voyage s’est bien passé ? ».

     

    Puis arrive cette femme, belle dans son tailleur strict, tirant un bagage d’une semaine, c’est la mère des enfants, les mômes se précipitent, ils font tomber des billes. Agenouillée au milieu du passage, elle embrasse et ramasse, elle serre contre elle les deux petits, les caresse et les cajole.

    Au milieu de cette foule qui galope, le temps semble arrêté, l’émotion est flagrante, le chauffeur peut encore attendre, sa journée est gagnée, on est Dimanche matin, et méprisant Orly, Satolas n’est pas triste, avec ou sans Bécaud.

     

     

  • Dépendance

    Il clamait haut et fort son indépendance : petit fumeur, il avait commencé avant la trentaine, un de ses amis lui avait un jour dit que son vrai problème n’était pas d’arrêter, mais de commencer à fumer. Il ne s’adonnait ailleurs qu’à la pipe ou au cigare, les « Roméo et Julieta », modules n°2 emportant, et de loin, sa préférence, il n’avait point allumé de ces précieux barreaux depuis le mois d’Octobre. Ce matin de Printemps, sous l’abribus, il avait croisé Le Capitaine. Il l’avait surnommé ainsi car  le vieil homme aux cheveux blanc arborait, hiver comme été, une casquette de marinier, on aurait dit Christian Barbier dans « l’Homme du Picardie ». Ce matin là, sous l’abribus, aux commandes de son caddie écossais, pendait à ses lèvres un de ces clopos prolos, Gitanes Maïs ou Gauloises Brunes. Eh ben merde alors ! A lui, qui disait à tous, qu’il n’en dépendait point, cette odeur de cigarette, ça lui avait fait envie ............

  • Tragédie grecque

     

    On a coutume d’associer régulièrement Eschyle et Sophocle. Certes contemporains, les deux auteurs grecs ne s’appréciaient guère, loin s’en faut. Ainsi Sophocle disait à qui voulait bien l’entendre :

     

    « Le vrai point faible d’Eschyle, c’est son talent. »

     

  • Ca ne s'invente pas

     

    Jerry Scotson, sympathique et ample californien de 53 ans vient de décéder des suites d’un cancer de l’estomac. Il avait été, 9 fois  de suite, Champion des Etats-Unis des « Mangeurs de Crabe », la vengeance fut douce pour la maladie qui a emporté ce Maître du « suce pince » !

     

  • Cauchemar

    Ca ne lui arrive quasiment jamais, seulement lorsqu’il est fievreux, mauvaises grippes…… Cette nuit, tout va bien mais pourtant le cauchemar est là, décousu mais précis : une vieille abbaye, un château peut être, une force est là, un fantôme, oppressant cherche à le détruire. Il découvre, endormi, une sensation qu’il ne connaissait pas éveillé : l’Epouvante.

    Le lendemain, à l’heure de s’endormir, la peur est encore là, il aura tant de mal à trouver le sommeil.