Prédisposé

 

A y bien réfléchir, le jeu de mots, le calembour, sont des formes d’humour qui, comme les mathématiques, demandent, bien souvent, une certaine prédisposition, on l’a, on ne l’a pas, c’est selon. Je fus très tôt touché par cette capacité à « faire des mots », je m’en suis rendu compte vers l’age de 8 ans en lisant « Les aventures de Tom Sawyer » de l’américain Mark Twain. Je fus alors, je suis encore très déçu de ce bouquin. Dans ce roman, qui raconte les aventures d’un gamin dans les états du sud des Etats-Unis a la fin du 19^ième siècle, j’aurai tant aimé que Huckleberry, meilleur ami de Tom Sawyer meurt , sans souffrance , dans une douce torpeur. Et Twain aurait conclu : «  Il est mort, Finn ».

 

Ornithophobe

 

Discussion professionnelle, aujourd’hui, autour de l’importante baisse de chiffre d’affaire des grosses sociétés fabriquant des consoles de jeux vidéo, Nintendo connaît cette année ses premières pertes au profit des éditeurs d’applications pour smartphones qui proposent, à des tarifs avantageux, de très nombreux jeux. On en évoque un, proposé au prix d’un kilo de bananes (environ), dont le but est de détruire, par le biais d’oiseaux lancés à la « fronde à lastique » (merci M Pergaud), des cochons verts voleurs d’œufs. J’ai renoncé hier à mes bananes hebdomadaires, j’ai craqué pour « Angry Birds ». Le jeu est effectivement crétin, je dégomme des gorets depuis hier, mais qu’est ce que c’est bon ! Ne me reste plus qu’à me renseigner auprès de mon ami Soufiane : ce jeu est il hallal ?

 

62 méfie te

 

Plusieurs mois que l’album le, CD est sur mon bureau. Je l’ai écouté, numérisé, disséqué. En fait de CD, c’est un double album, le dernier, ont-ils annoncé, après, ils se séparent, non sans avoir auparavant entamé une tournée triomphale à travers la France, voire hors frontières si affinités. Le Groupe à 20 ans, moi je sais bien qu’ils ont un peu plus, je me souviens d’un petit article qui leur était consacré en 1987 dans « Rock & Folk », ils venaient de remporter un tremplin Rock, tout là haut, dans Leur Nord. Sur la photo leur look m’avait amusé, puis leur nom : « Marcel & son Orchestre ».

 

 

 

Potaches et rebelles, « Les  Marcel » sont de Ma Génération, nous avons le même age, nous sommes devenus adultes ensembles, le papier de 1987 ne m’a jamais lâché j’ai vu le groupe naître et grandir, j’ai vu sa géométrie varier, sa composition changer, son engagement s’affirmer.

 

 

 

Danse, Déconne, Dénonce sont les 3 piliers des Boulonnais, musique joyeuse et cuivrée, ska festif, stades remplis rien que pour le plaisir de s’amuser, ça fait bien longtemps que les footballeurs ne remplissent plus leurs enceintes dans cet optique ! Le seul incident que l’on peut réellement déplorer c’est ce concert, le 6 Décembre 2003 face à la Gare de Lille, interrompu au bout de 7 minutes, les organisateurs n’avaient pas imaginé les quelques 150 000 spectateurs, rien que ça, qui ne tenaient plus sur la Place ! Il faut dire que le public des « Marcel », bien souvent grimé et griffé par Emmaüs, sont là pour s’amuser, pour participer à ce Carnaval (encore un truc du Nord) musical (dés)organisé par Bidingue, Bistek, Bouli, JB, Mouloud, Tibal et Tof, dernière composition connue…….

 

 

 

Militants aussi, politiquement incorrects, les « Marcel », participant à des concerts de soutien notamment aux ouvriers de Metaleurop, chantant des textes souvent engagés (Bad trip poker, Si ça rapporte, le chômage, blasphème…..), sans se départir d’une bonne, d’une excellente humeur, quand les clowns deviennent de véritables acteurs sociaux d’une région, d’un pays, personne ne peut rester indifférent. Et avec ça, on s’amuse, on s’émeut, on parle du quotidien (Fil à retordre, la médiseuse, Elle veut plus m’donner la main).

 

 

 

Plus de 20 ans de Marcel et ils arrêtent, pas fâchés pour deux sous, en pleine gloire, avant de ne plus se supporter, ils ont des enfants, veulent les voir grandir, mais ils bandent encore : Mouloud (Franck Vandecasteele), auteur principal du groupe se lance pour le Front de Gauche dans l’aventure des Législatives, le militantisme ne s’arrête pas avec la fanfare.

 

Une flopée d’albums, de vidéos, une reprise de Boby Lapointe dans un album hommage, la « Collection » est à découvrir absolument, le dernier mot est laissé à Christophe Carlin (Tof), cuivre émérite de la formation :

 

« Le Rock’n Roll ch’est bien, mais cha finit tard ! »

 

 

 

 

 

 

 

Implacable

Pour aller travailler, le matin, je prends le bus n°5 direction "Coléoptère", et je vais bien jusqu'au terminus!

Mes amis me disent souvent que je suis ridicule, que ce bus me conduit à l'exact opposé de mon lieu de travail, et alors? D'une, en sortant du bus, ça m'oblige à marcher, et c'est bon pour ce que j'ai. Deux, dans le bus n°5 direction "Coléoptère", je suis sur de trouver TOUJOURS, une place assise

Clare

 

Marre, ras le bol, assez d’entendre parler de chanteuses comme Céline Dion, Lara Fabian comme étant d’immenses voix ! Certes, mais je dois ici m’insurger, me plaindre, protester contre l’ostracisme dont est victime Clare. Vous ne connaissez pas Clare, Clare Torry ? Clare est, à mon avis, la plus touchante, la plus déchirante des brailleuses de la musique du Vingtième Siècle, et personne, ou presque, ne le sait, il est temps, pour moi de corriger cette injustice.

 

Clare Torry est une chanteuse, choriste anglaise, très présente dans les années 70 et 80, elle a travaillé notamment, avec Gainsbourg sur l’album « Rock around the bunker » ou encore avec le groupe Culture Club, mais son vrai, son incroyable tube n’est pas là.

 

Nous sommes en 1972, dans les célèbres studios Abbey Road à Londres, un petit groupe anglais, dont on commence à entendre parler depuis quelques années est en train d’enregistrer son nouvel album, Richard, le clavier, vient de composer une superbe mélodie triste au piano, et cherche une voix féminine pour improviser sur son opus. C’est Alan ; Alan Parsons pour être précis, ingénieur du son de son état, qui propose d’appeler Clare, qu’il connaît, pour lui proposer de s’essayer à la tâche. La jeune choriste de 25 ans arrive et les gars du groupe lui font écouter la mélodie composée par Rick. Comme ce sont de joyeux drilles, ils lui demandent d’improviser en pensant à la mort, au désespoir, à la douleur, comme une sorte de scat funéraire…..

 

Clare entre en studio, la bande part, et, à son tour, elle se lâche, elle hurle, se déchire jusqu’au bout du morceau et de ses forces. Elle repasse de l’autre coté de la vitre, se désolant de n’avoir pas fait mieux, so sorry, prête a recommencer dans quelques minutes, pour peu qu’on lui laisse quelques cuillerées de sirop Vickx. Alan , Richard, Nicolas, David et Roger ne répondent rien, ils ne peuvent pas, ils sont tétanisés, mis KO debout par la performance vocale de Clare. Il n’y aura donc qu’une seule et unique prise de ce Grand Cri, de ce « Great Gig in the Sky ». L’album sortira quelques mois plus tard, en soixante- treize et restera jusqu’en mille neuf cent quatre vingt sept dans les hits parades américains. Roger Waters, David Gilmour, Nicolas Mason et Richard Wright, assistés d’Alan Parsons venaient de sortir un des plus extraordinaires de « Pink Floyd », «  The Dark Side of the Moon ».

Clare restera longtemps une inconnue dans cet album, il faudra attendre 2006 pour que, suite à un procès, elle soit créditée au coté de Rick Wright sur les rééditions en CD de Dark Side……

Je vous parle bien évidemment là d’un temps que les moins de 30ans ne peuvent pas connaître, il vous suffit cependant de consulter n’importe quel moteur de recherche pour trouver la perle….. Céline Dion n’est qu’une petite fille…………