Clare

 

Marre, ras le bol, assez d’entendre parler de chanteuses comme Céline Dion, Lara Fabian comme étant d’immenses voix ! Certes, mais je dois ici m’insurger, me plaindre, protester contre l’ostracisme dont est victime Clare. Vous ne connaissez pas Clare, Clare Torry ? Clare est, à mon avis, la plus touchante, la plus déchirante des brailleuses de la musique du Vingtième Siècle, et personne, ou presque, ne le sait, il est temps, pour moi de corriger cette injustice.

 

Clare Torry est une chanteuse, choriste anglaise, très présente dans les années 70 et 80, elle a travaillé notamment, avec Gainsbourg sur l’album « Rock around the bunker » ou encore avec le groupe Culture Club, mais son vrai, son incroyable tube n’est pas là.

 

Nous sommes en 1972, dans les célèbres studios Abbey Road à Londres, un petit groupe anglais, dont on commence à entendre parler depuis quelques années est en train d’enregistrer son nouvel album, Richard, le clavier, vient de composer une superbe mélodie triste au piano, et cherche une voix féminine pour improviser sur son opus. C’est Alan ; Alan Parsons pour être précis, ingénieur du son de son état, qui propose d’appeler Clare, qu’il connaît, pour lui proposer de s’essayer à la tâche. La jeune choriste de 25 ans arrive et les gars du groupe lui font écouter la mélodie composée par Rick. Comme ce sont de joyeux drilles, ils lui demandent d’improviser en pensant à la mort, au désespoir, à la douleur, comme une sorte de scat funéraire…..

 

Clare entre en studio, la bande part, et, à son tour, elle se lâche, elle hurle, se déchire jusqu’au bout du morceau et de ses forces. Elle repasse de l’autre coté de la vitre, se désolant de n’avoir pas fait mieux, so sorry, prête a recommencer dans quelques minutes, pour peu qu’on lui laisse quelques cuillerées de sirop Vickx. Alan , Richard, Nicolas, David et Roger ne répondent rien, ils ne peuvent pas, ils sont tétanisés, mis KO debout par la performance vocale de Clare. Il n’y aura donc qu’une seule et unique prise de ce Grand Cri, de ce « Great Gig in the Sky ». L’album sortira quelques mois plus tard, en soixante- treize et restera jusqu’en mille neuf cent quatre vingt sept dans les hits parades américains. Roger Waters, David Gilmour, Nicolas Mason et Richard Wright, assistés d’Alan Parsons venaient de sortir un des plus extraordinaires de « Pink Floyd », «  The Dark Side of the Moon ».

Clare restera longtemps une inconnue dans cet album, il faudra attendre 2006 pour que, suite à un procès, elle soit créditée au coté de Rick Wright sur les rééditions en CD de Dark Side……

Je vous parle bien évidemment là d’un temps que les moins de 30ans ne peuvent pas connaître, il vous suffit cependant de consulter n’importe quel moteur de recherche pour trouver la perle….. Céline Dion n’est qu’une petite fille…………