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  • Dans le bus....

    " Entendons nous bien: quand la presse déclare que le Président de la République organise, à l'Élysée, un repas pour la Reine d'Angleterre, c'est pas lui qui cuisine, c'est pas lui qui met la table, donc, c'est pas lui qui organise...."

  • Dommage colatéral

    Après quelques années d'un travail acharné mais discret l'Écrivain, prix Goncourt en poche, se retrouvait propulsé, en quelques instants, célébrité parmi les célébrités. Cela était plutôt grisant, se disait il, de passer en quelques heures, de son ermitage auvergnat aux sunlights des plateaux de télévision.

     

    Il n'avait pas imaginé non plus que, de par sa nouvelle stature, il se devait de posséder une connaissance universelle; ainsi quand Antoine de Caunes, sur Canal Plus, l'avait interrogé sur les conséquences du forfait de l'avant centre du Zimbabwe, il s'était senti décontenancé.

  • Et modeste avec ça

    La commune de Pocé sur Cisse, en Touraine, est un village où il fait bon vivre ; rattachée au vignoble de Touraine, elle compte sur ses terres de nombreux châteaux dont celui de Fourchette, c’est dire si la gastronomie a son importance par là bas, demeure possédée depuis une trentaine d’années par un véritable Lord anglais répondant au nom, plutôt connu, de Mick Jagger.

    Michael Philip Jagger s’est donc entiché, il y a un peu plus de trois dizaines d’années de cette batisse où il ne vient, selon ses dires, pas assez souvent.

    L’accueil que lui réservent d’ailleurs les habitants du cru est plutôt cordial, la Star poussant même le « vice » à s’exprimer la plupart du temps dans la langue de Molière lorsqu’il est sur ses terres, faisant de lui un des rares sujets de la Reine Elizabeth la deuxième à avoir cette courtoisie.

     

    On raconte qu’il y a quelques années, le chanteur des Rolling Stones prit envie d’embellir le parc du château d’une fontaine d’agrément. Il fit donc appel, pour l’occasion, à une paysagiste du cru, femme jugée un peu originale selon certaines mauvaises langues du village.

    Recevant donc la dame à l’heure du thé, on mit donc en place le projet de bassin. Au cours de la conservation, dans un souci sans doute de savoir vivre, et peut être aussi pour avoir la certitude d’être rémunérée pour son œuvre,  la petite dame, déjà âgée , demanda alors à son hôte son métier :

     

    « Chanteur, répondit il

    -         Et Vous en vivez ?

    -         Je ne me plains pas »,

     

     

    Répondit alors Jagger dans un sourire qu’on imagine malicieux. Si c’est cela que l’on appelle le flegme britannique, je suis preneur.

  • Le Chef

    Je l’ai croisé tout à l’heure au Supermarché. Un moment que je ne l’avais pas vu. Il avait quitté l’Entreprise il y a quelques mois, très discrètement, comme bien souvent les gens qui quittent l’Entreprise. Pas de faute à son actif, non c’était plus complexe que ça.

     

    Il avait été nommé Chef d’Equipe quelques mois auparavant. Mais, comme Il avait un certain sens des valeurs, il avait accepté le poste dans l’espoir de faire progresser ses collègues avec une certaine éthique, une certaine correction. Avec le temps, les méthodes de management mises en place par la Direction lui avaient paru insensées, insupportables, on l’avait alors vu dépérir, maigrir et se fermer. Il avait alors, difficilement pu négocier son départ de la Boite.

     

    C’est un autre gaillard que j’ai eu face à moi ce matin. Il a repris une carrure acceptable, on se serre une main ferme, il a un large sourire.

    Lorsque je lui demande des nouvelles, il me répond simplement, heureux et presque hilare :

    «  Je revis ! »

     

    Qu’ajouter de plus………

     

     

     

     

     

     

  • Peur du manque

    J’ai toujours quelques billets d’avance, billets littéraires s’entend, il me semble important de le préciser, ne souhaitant pas être sollicité par quelque lecteur plus fauché que moi, ce qui relèverait d’un exploit……..

     

    Quelques billets d’avance par peur du manque, manque d’inspiration, manque de temps, peur de ne pouvoir, un jour, nourrir quotidiennement mes Calamités. De nature peu jalouse, j’envie cependant de plus en plus les gens qui ne sont pas, ou plus, soumis à la dictature de l’heure.

     

    J’ai, aujourd’hui, un peu de temps devant moi, je viens de ressortir le petit carnet de Moleskine qui me sert à compiler mes idées, mes bouts de mots, mes morceaux de phrase.

     

    Le moment est venu pour moi, ce matin, de mettre en ordre ce petit fatras , de synthétiser tout cela, et puis, un texte en appelant un autre, l’inspiration venant, pourquoi ne pas ajouter quelques « gibiers » à mon tableau de chasse.

     

    Je viens de faire chauffer l’eau pour préparer le délicat mais rude Tarry Souchong, 3 minutes d’infusion sinon c’est trop dur, j’ai allumé l’ordinateur, paramétré la luminosité de l’écran, j’ai glissé, dans la platine, Michel Camilo, qui interprète les concertos de Gershwin comme seul un pianiste de jazz peut le faire, la pluie tape au carreau, je me sens, pour quelques heures, pleinement écrivaillon.