Roger

Les 3 gamines  sont assises à l’arrière de la voiture qui les conduit à l’école. Il y a quelques semaines encore elles ne se connaissaient pas. Placées par l’Aide à l’Enfance, elles partagent la même Chambre au Foyer d’Accueil. La plus petite est en grande section, la grande au CE1, elles s’entendent, et se désentendent à merveille, comme des « sœurs temporaires ». Ce matin dans l’auto, elles se chamaillent  pour une histoire de propriété privée : « C’est mon Roger, dit l’une, Nan,c’est le mien », dit l’autre, la troisième revendique également. 

Roger, il est devant, derrière le volant. Roger, c’est l’éducateur qui les conduit à l’école, il connaît bien les 3 pestes, il sait que ça ne partira pas en pugilat. Au fond , cette petite dispute à son sujet l’amuserait plutot , mais il est éducateur. C’est son job de leur faire comprendre que l’être humain qu’il est n’est pas une marchandise. Il fait donc ostensiblement les gros yeux dans le rétroviseur et intervient : « Ca suffit les filles, je ne suis le Roger de Personne, vous êtes gentilles, je ne suis pas un doudou ! Si je dois appartenir à quelqu’un, c’est uniquement à moi, je suis MON Roger à MOI, et c’est tout ! ». Le silence se fait dans le véhicule, ça dure 3 secondes montre en main. La plus petite reprend,en face de la plus grande : « Ah, tu vois bien que c’est pas TON Roger ! ». Indécrottables ! 

Stradivarius

Stradivarius

 

 

 

Le violon est un instrument majeur de la musique occidentale depuis des siècles. On sait l’instrument difficile à maîtriser, sa pratique à haut niveau nécessite une discipline de sportif, comme la plupart des instruments de musique.

 « Le violon, soit tu joues juste, soit tu joues tzigane ! Moi, j’ai pas tellement le choix, je joue tzigane », déclarait le très drôle Boby Lapointe.Cela résume bien les affres de la pratique dilettante de ce bel instrument aux courbes  féminines.

Je ne sais pas grand-chose de la vie du luthier de Crémone qui exerça son art a cheval sur les 17 et 18^ième siècles. Etait il un homme de cour, vivait il en ermite au fond des forêts italiennes ? J’avoue sans complexe mon ignorance totale. Je me souviens par contre de la méthode Suzuki : la méthode Suzuki, du nom du japonais qui l’a mise au point, a permis à des générations d’enfants, dès la maternelle, de tirer l’archet sur des violons rikikis, adaptés à la taille des garnements mélomanes, parce que le violon, c’est comme les chaussures, ça grandit avec l’age du musicien. Gageons que la méthode Suzuki est encore en vigueur, au détriment des chats du voisinages, dont l’ouïe fort développée , supporte mal les hurlements déments arrachés aux boyaux de leurs ancêtres défunts.

 

Ma sœur, jeune quarantenaire, a suivi la méthode. Elle a depuis longtemps abandonné l’instrument. Le souvenir devait pourtant être vivace et agréable, on lui a offert un violon pour son anniversaire.

 

J’ai offert des boules Quies à son mec !

Obsessionnel

 

On se connaît depuis toujours, copains d’enfance. On était ensembles à la maternelle, pendant tout le primaire, on ne s’est jamais perdu de vue. Sans être un cancre, il n’a jamais été versé dans la chose scolaire. Il avait une spécialité cependant, il était prem’s en poésie, une capacité extraordinaire à apprendre les Maurice Carême, les Claude Roy, les Jacques Prévert et Leconte de Lisle. Champion du monde toutes catégories de « Dormeur du Val » ! En plus, quand il récitait, il n’ânonnait pas mécaniquement, il mettait le ton, il ne récitait pas, il racontait, il nous mettait en haleine sur 20 lignes. Quand il posait un silence haletant entre « il dort » et « il a 2 trous rouges au coté droit », ça nous bluffait, on applaudissait.

 

Depuis ce temps, il a exercé tous les métiers, de l’or dans les mains,.Une fois encore, en toute modestie, sans se la péter, il nous bluffe. De la poésie, il n’a rien oublié, Des comptines de la Moyenne section, aux grands auteurs, il n’a rien oublié, il a tout retenu, par cœur, pas un mot ne manque, impressionnant ! Il a passé le don à ses gamins. Quand on se croise, dans les soirées entre vieux potes, on lui demande encore de raconter, on adore ça, c’est resté son dada, il a depuis des décennies, noirci des dizaines de cahiers, sa drogue dure à lui. Discrètement, il y a quelques années, il a ouvert un blog, il y publie, tous les jours, une poésie nouvelle, jamais de mauvais goût, toujours écrit avec finesse et malice, et ça marche, le lieu est fréquenté, on raconte que des éditeurs s’y intéressent. C’est son rite à lui, tous les jours à quatre heures de l’après midi, une nouvelle œuvre apparaît sur son blog, tous les jours, à quatre heures de l’après midi. Obsessionnel direz vous ? Non, pas du tout ! Je crois que j’ai été le premier à comprendre. Quand je lui ai exposé ma théorie, son visage s’est éclairé d’un large sourire, il était content que je sois le premier à comprendre, il est poète à seize heures.

 

Insomnie

Mal dormi cette nuit, ciboulot qui tourne tout seul, mauvais rêve. Il y a quelques jours, l’excellent Christian Chavassieux sur son blog « Kronix », nous racontait dans « Nuitamment », un cauchemar qui l’assaille, le laissant pantelant et presque mort au bord de sa couche. J’ai fait le même cette nuit ! Le même au détail près ! Diable ! Non seulement les textes de l’ami Christian sont bons, mais ils sont contagieux !

NB: il a récidivé depuis, j'ai grand peur

Prix de l'Essence

L’essence a dépassé les 2 Euros le litre à Paris !

C’est moins cher en banlieue……..

Et alors, a Dubaï, en Grande Banlieue……………