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Ca commençait mal, sa mère était morte en la mettant au monde. Fille unique par sordide conséquence, elle fut élevée par son inconsolable père, que sa profonde douleur avait rendu bizarre ; on racontait au village qu’il abusait d’elle, mais, à l’époque , on appelait pas le juge…… On disait aussi qu’elle avait, sans doute pour échapper à sa condition, épousé bien jeune ce sale type qui la battait comme plâtre. Entre deux vins, il lui avait fait un enfant, un peu trisomique et beaucoup légume qui ne fit pas d’elle la plus épanouie des mères jusqu'à ce qu’il meurt de trop peu de solidité à l’aube de ses 13 ans (ça ne s’invente pas). Quelques semaines après, l’outre alcoolique qui lui servait d’époux périssait dans l’accident de leur 4 chevaux Renault, la laissant brisée et multi fracturée, elle qui était assise à la place du mort ! Survivante et soucieuse de ne pas partager le trésor personnel qu’était son « incroyable baraka », elle avait décidé de finir son parcours seule ; Et la voici vivante, percluse d’arthrose et de douleurs de grand age, elle est tordue, pliée, c’est un vieux cep de vigne. Elle est discrète et seule, saine d’esprit au contraire de son corps. Je la croise parfois au retour de son marché, je fais franchir à sa poussette de commissions les 2 étages qui la sépare de son huis. Une seule chose la dérange, elle n’aime pas qu’on l’embète pendant « Plus Belle la Vie ».