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De gauche, comme de droite, une délégation d’élus locaux est venue aujourd’hui visiter l’Entreprise, à laquelle ils ont accordé des subventions. Pour commenter la visite, la Directrice est là.
C’est bien la première fois qu’elle passe autant de temps dans la même pièce que ses salariés !
Au centre de cette ville moyenne de province, tout près de l’Hôtel de Ville, une rue commerçante, plutôt du luxe, maroquinerie, décoration de la maison, et tout au milieu, cette boutique de Farces et Attrapes. Les lettres sont écarlates sur un fond jaune, ça fait suranné cette appellation, Farces et Attrapes, çà a l’air de venir d’un autre temps. Le magasin est minuscule, 2 mouchoirs à peine, mais empli !!!!! Empli de tout ce qu’il faut pour s’amuser, ballons de baudruche et coussins péteurs. La boutique de Farces et Attrapes c’est subversif, pas autant que le sex shop, mais quand même ; on a parfois du mal à avouer qu’on y a acheté la crotte en plastique ou le camembert pouet-pouet, mais c’est une caverne d’Ali Baba, dont on trouve là bas, c’est certain, le costume. Mais c’est là Ô joie, que, gamin, on peut acheter des pétards, petits bâtonnets de dynamite miniature, qu’on allumera dans, une bouteille, ou dans une fourmilière si l’on est cruel. C’est là qu’on trouvera le nez du clown, le fond blanc et les crayons à maquiller, les perruques multicolores et les masques en latex de Sarkozy. Au centre de cette ville moyenne de province, au milieu de ce luxe qu’on ose à peine affronter, petit moment de joie accessible, petit bonheur utile, le temps est gris.
Le fiancé de cette jeune femme, et le père de son futur enfant, avait choisi la Saint Valentin pour rompre. Parfois les hommes ont, comme ça, de la classe…………..
Dans l’entrée du petit appartement, sur l’étagère, il y avait cette statuette en faïence. L’objet représentait un vieil homme barbu et coiffé d’un chapeau pointu et long. Cela n’étonnait personne, chez ce féru de Tolkien, de rencontrer, dès l’arrivée, une représentation d’un Gandalf en miniature, ça amusait plutôt les enfants, on plaisantait, parfois, quelques secondes et puis on oubliait. Seuls quelques initiés avaient remarqué, au dessus de la pierre Palantir que l’Istari tenait entre ses mains, le petit cône en acier si caractéristique……………….. Car Gandalf était un piège, un leurre, eux, ils savaient.
En remplissant un petit peu d’eau la sculpture, creuse, du vieux Mage, et en chargeant le petit cône de précieuse Herbe à Pipe, de Longoulet ou d’ailleurs, les pouvoirs magiques et psychotropes de Gandalf se révélaient, le Magicien était un bang, une pipe à eau.
Ecrire, réellement, qu’est ce que c’est ? Le meilleur moyen de s’opposer, de résister, de hurler……………………… Mais discrètement, les écrivains sont des timides.