Surprenant!
Lorsque je demande à ce collègue, qui vient d’arriver comme moi, comment il se porte, il me répond dans un grand sourire radieux :
« La Super Pêche, une frite extra, quel plaisir d’accueillir nos clients au téléphone ! »
Il me laisse là, pétrifié d’incompréhension. En s’éloignant il me glisse :
« Poisson d’Avril ! »
Damned ! Il m’a berné, nous sommes en Novembre !
Commentaires
Cher Maître, les jérémiades permanentes des salariés de tous horizons me désolent furieusement. Elles montrent, à quel point, ouvriers et employés font preuve d'un atterrant égocentrisme.
Leur consternant égoïsme les focalisent trivialement sur des intérêts purement personnels. Ils réclament des salaires permettant de mener une vie décente. Ils protestent contre des conditions de travail déshumanisantes qui poussent un nombre croissant d'entre eux au suicide. Ils demandent le droit d'avoir une vraie vie de famille. Ils veulent la fin de la précarité qui leur interdit toute tranquillité d'esprit et perspective d'avenir.
S'ils avaient davantage de hauteur d'esprit et d'altruisme, ils comprendraient combien il est mesquin de ne penser qu'à leurs frivoles besoins et détestable de renâcler contre les sacrifices qu'exigent la naturelle solidarité humaine qu'ils doivent à leurs patrons et actionnaires.
Sans elle, comment ces derniers pourraient-ils verser 3000 euros par jour pour amarrer leurs modestes barques de pêche dans le port de Saint-Tropez? Comment pourraient-ils s'acheter un humble 4x4 Hummer, à 143 000 euros, afin de pouvoir circuler sur les pistes défoncées de la brousse du XVIe arrondissement de Paris? Comment pourraient-ils acquérir un misérable pied-à-terre de 4889 mètres carrés au prix de 1 300 000 euros, dans la banlieue lilloise défavorisée du triangle BMW?
Et tout ceci n'est qu'un faible aperçu des charges supportées par ces miséreux. Alors messieurs les ouvriers et employés, ayez un peu de décence dans vos revendications, s'il vous plaît.
Cessez également d'ennuyer les responsables politiques avec vos inopportunes attentes. Leur sens des priorités les amène à accomplir des tâches bien plus fondamentales. Par exemple, Monsieur le président de la République est, pour l'heure, avant tout préoccupé des états d'âme de certains élus locaux. Monsieur le premier ministre est accaparé par l'impérieuse nécessité de faire atterrir des aéroplanes au beau milieu du massif armoricain. Quant à messieurs Copé et Fillon, ils sont engagés dans un amical et courtois duel afin de déterminer qui deviendra calife à la place du calife.
Nous vivons une époque formidable et tout est bien dans le meilleur des mondes. Ne trouvez-vous pas?