Repos dominical
En ce beau Dimanche d'Automne, Le Président Guillaume Pépy, patron généreux de la Société Nationale des Chemins de Fer, avait accordé son week end complet à Conchita, accorte et ibérique servante en charge du ménage sur les voies.
Résultat: ce lundi matin, dans ce col du Rhone, un train est bloqué sur les rails, les feuilles n'ont pas été balayées......
Commentaires
Cher Maître, depuis bien des années déjà, la Société Nationale des Chemins de Fer Français connait une exaltante et indispensable métamorphose. Elle se débarrasse discrètement du cocon des principes inhérents au service public pour pouvoir prendre son envol vers les cieux merveilleux de la concurrence à tout crin. Mais à l'évidence, cette enivrante mue ne semble déclencher cher vous ni enthousiasme délirant, ni sautillements d'allégresse.
Pourtant les bienfaits de cette transformation sont de jour en jour de plus en plus évidents. Auparavant, il était impensable de laisser une voie ferrée devenir impraticable parce que, ô surprise, chaque année, " la feuille d'automne emportée par le vent, en ronde monotone tombe en tourbillonnant." Pas plus qu'il n'existait de ligne fermée à la circulation faute d'entretien. Nul également n'aurait renoncé à un voyage ferroviaire à cause du tarif des billets ou de l'absence de gare près de chez lui. Les horaires étaient prévus en fonction des besoins des usagers et non des intérêts des opérateurs privés. Les trains, c'est à peine croyable, partaient et arrivaient à l'heure. Ils subissaient très souvent des révisions complètes afin d'éviter de tomber en panne en rase campagne. Les caténaires, surveillées avec rigueur, ne se rompaient pas au moindre souffle de vent. Enfin, j'ose à peine le dire, vous pouviez effectuer vos trajets sans risquer une agression.
Aujourd'hui, heureusement, tout cela est du passé et ceux qui le déplorent, cher Maître, ne peuvent être que des passéistes ou des ringards. D'ailleurs, si Dieu le veut, bientôt la Société Nationale des Chemins de Fer Français, qui reste l'un des rares biens communs du citoyen, sera totalement privatisée. Alors, seuls les grincheux de votre espèce se rappellerons que la S.N.C.F est née en 1937 parce que les compagnies de chemins de fer privées, existant avant elle, étaient toutes en état de faillite. Ce qui n'a pas empêché les gouvernants de l'époque d'accorder 49% du capital de la dite S.N.C.F aux actionnaires des dites sociétés privées. En sus, il leur fut accordé le paiement annuel de centaines de millions de francs de dédommagements jusqu'en l'an 1989. Cette clause fut respectée avec une conscience des plus remarquables sans se soucier du poids écrasant qu'elle représentait dans les comptes de notre Société Nationale des Chemins de Fer Français.
Je vous prie, s'il vous plaît, de remplacer "déclencher cher vous" par "déclencher chez vous".
Cher Maître, connaissez-vous une pharmacie où il soit possible de se procurer un vaccin anti fautes de frappe et si une ordonnance est nécessaire pour y avoir accès.
Et maintenant, voilà que j'ai mis un "s" au lieu d'un "t" à la fin de "rappelleront". Vraiment, cher Maître, ces histoires de trains m'ont fait complètement dérailler