Contrepied
Je me targue, certains penseraient même que je le vante, je me targue donc d’être un mélomane, la « faute » certainement à une maman aimante, soucieuse de la culture de ses enfants , qui nous avaient inscrits, très tôt, avec mes frères et sœurs , à l’école de musique de ma ville, école qui ne revendiquait aucun autre titre que d’initier les jeunes aux Merveilles du Quatrième Art.
Je peux affirmer cependant que je lisais couramment la musique, en clé de sol et en clé de fa, avant de savoir lire complètement l’alphabet.
J’ai, évidemment, appris le piano, puis divers instruments de musique, ma dextérité tactile, proche de celle d’un phacochère s’essayant à la broderie, me poussant évidemment à vite cesser ces massacres pour me contenter du titre de mélomane, je distingue en effet du premier coup d’œil un do dièse d’une raie pastenague.
Je suis donc tour à tour parfaitement ému par le dialogue entre le piano et la flute dans l’adagio assai du concerto en sol de Ravel, terrorisé par la musique de Bernard Herrmann pour le film « Psychose », déchiré de tristesse en écoutant la voix de Clare Torry sur le « Great gig in the sky » des Pink Floyd. L’interprétation de « Rhapsody in Blue », de George Gershwin par Michel Camilo, pianiste dominiquais de génie, accompagné de l’Orchestre Philarmonique de Barcelone, m’à régulièrement donné envie de découper un à un , à la scie sauteuse et sans anesthésie, les doigts de Richard Clayderman pour l’empécher de nuire, je me souviens aussi de ce jour de Noel 1989 , où, devant les images surréalistes de l’exécution en quasi direct des époux Ceaucescu, je me suis plu à imaginer, à leur place, les visages du couple de chanteurs Peter et Sloane.
Je viens d’écouter, sur Internet, quelques chansons du groupe « Pussy Riot », condamnées récemment par la justice de Poutine, et je me dis que, ma foi, deux ans de camp de travail, c’est pas si cher payé…….
Commentaires
Cher maître, je pense que votre contrepied plairait beaucoup à Woody Allen qui osa déclarer naguère: " Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne."