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De comptoir

 


 

 

 

C’est dans mon bar que ça se passe, attention, quand je dis MON bar, je n’ai aucune prérogative sur la possession de l’établissement. C’est mon bar car je l’ai choisi, certes pas le plus près de chez moi mais le café y est bon, un petit mélange d’arabicas très doux, pas de ces robustas infernaux qui te détruisent le tube à la première gorgée, te laissant pour de trop longues minutes un affreux goût terreux,non ,là, pour le prix d’une lavasse, on te sert un expresso délicat, on t’accueille toujours avec un petit mot, comme une petite attention, même si tu n’y viens pas tous les jours, l’impression d’être attendu, ça fait toujours plaisir.

 

Foin de caféine ce matin, il est presque onze heures, un petit ballon de Sauvignon sera le bienvenu, pour oublier cet Avril trop froid, la pluie, bénédiction des ruraux, grise mine des citadins.

 

Au comptoir, deux habitués, on se connaît, un peu, relation de bar, pas relation d’ivrognes, ils viennent, comme moi, car le café est un nectar, ils ne boivent que ça ici, plusieurs fois par jour, leurs tabourets de bar semblent maintenant moulés à leurs popotins. On se salue, 2,3 mots, du banal, pas plus, ils sont déjà en pleine conversation et puis, avec mon canon de blanc aujourd’hui, nous ne sommes pas du même monde, ne partageons pas les mêmes rêves, les mêmes espoirs, je m’assois donc un peu à l’écart, presque en face de l’entrée du troquet, je n’ai jamais aimé, au restaurant, en réunion ou au bistrot, tourner le dos à l’entrée principale.

 

Le journal du jour est en main, je m’affale donc, gentiment, sur la banquette surélevée, au coin du bar mais……… face à l’entrée ! Ne me reste plus qu’a tendre les esgourdes discrètement, va savoir, si un brève fuse, soyons attentifs. Les deux habitués parlent politique, sans discrétion, mais sans ostentation non plus, ils discutent de Dimanche, ils ont tous les deux voté Marine, par révolte, par colère, désabusés. Ils ont hésité, un peu, d’un extrême à l’autre, de Jean Luc à Marine. Et puis la haine des Gris l’a emporté, a fait leur choix, de toutes façons, ils ne voteront pas pour le Président Zébulon au second tour. Je ne mêle pas à leur conversation, pas envie d’un débat stérile, ça ne servirait à rien, pas envie de leur démontrer qu’ils ont tort, pas envie de passer pour un juge, pas le moment, pas le temps, et puis je suis qui,moi, pour faire la leçon, moi qui, si souvent m’interroge sur la faible lueur qui me pousse à aller voter pour des politiciens qui prônent des valeurs morales et une rigueur qu’ils ne s’appliquent pas à eux même .

 

 

Mais en sortant, en les saluant, je me retiens quand même de leur rappeler que ce café, qu’ils aiment au moins autant que moi, il a été découvert, d’après la légende, par un berger arabe qui, voyant que ses chèvres étaient prises d’un sursaut d’énergie après avoir consommé les cerises du caféier, avait eu l’idée de faire griller les grains……..

 

Commentaires

  • Enorme de chez enorme

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