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Camaraderie

C’était un copain de classe ; de fait, il était très con, il était plutôt un « conpain » de classe, mais  attention, pas de ces cons sublimes et merveilleux, pas de ceux qui ont tout vu, tout fait mieux que les autres, pas de ces cadors dont la vertigineuse imbécillité  filerait des vertiges à des cordées entières d’himalayens aguerris, non un de ces cons tristes et pincés.

 

Nous avions de bonnes raisons de ne pas nous entendre, c’était un fort en maths, j’étais un fort en lettres, enfin, un fort en lettres, c’était dans cette matière que je tentais, parfois, de briller, j’étais un fort en rien…..

 

Lui, penaud et grognon, il tentait de briguer une place de premier de la classe, plus forts et surtout plus sympas, lui ravissaient avec plaisir.

 

Il trainassait, envieux à la troisième ou quatrième place, se jurant, un jour, d’y arriver…………

 

Il ne prenait pas part à nos jeux, dénonçait nos farces, ralochant dans son coin.

 

Nous avions, enfants bien élevés que nous étions, renoncés à nous venger de lui, à le martyriser, il nous aurait caftés, et moi, fils de l’instit’ j’aurai morflé plus que les autres, et puis, à quoi bon…….

 

Il était cependant un sujet de nos moqueries ; l’étude du soir passée, il repartait , dans la voiture de sa « Môman », et nous nous berlurions goguenards, l’imaginant, dans sa petite chambre, s’amusant à résoudre, à longueur de soirées, des problèmes de baignoires, qui fuyaient dans des chauffe-eaux , entraînant forcément un retard du train de 15h22 qui venait de Vierzon , en passant par Colmar, où vivait un Capitaine, dont il fallait découvrir l’age.

 

Nous rencontrant encore parfois, dans notre adolescence, je sus  qu’il réussit ensuite, de brillantes études

 

J’ai appris, l’autre jour, par les hasards de la toile, qu’il était décédé, encore jeune, d’une maladie longue et pénible, qui l’avait fait souffrir, c’est bien triste.

 

Je crois bien que ça m’a fait plaisir…………..

 

 

 

 

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