Rédaction
Je devais être en cinquième. Le Français était ma matière la plus forte, je renâclais à la Mathématique, un camarade de l’époque, devenu depuis banquier, me le rappelle à chaque fin de mois.
Je me voulais donc fort en lettres, sans vouloir verser, déjà, dans un classicisme qui m’apparaissait triste.
Je ne me souviens plus du thème de la « Rédaction » du jour, je me souviens seulement d’avoir attaqué l’ introduction par un :
« Bon, enfin, trèfle de plaisanterie, comme dirait un lapin dans un carré de luzerne……. »
Je n’avais aucun vrai mérite à cette saillie, que j’avais piquée à Fernand Raynaud et que je trouvais désopilante, peut être seulement le mérite de l’inconscience de l’avoir placée au début de ma composition.
Le Professeur de Français n’était pas un joyeux, loin s’en faut, il employait un ton sec et un vouvoiement qui nous glaçait. Comble de tout ça, sa fille, qui était dans notre classe, refusait fermement de nous dire s’il était comme ça dans la vie quotidienne.
Toujours est il que, dans la marge réservée à la correction, à hauteur de ma courageuse boutade, le père Joly, avait annoté en rouge :
« Très spirituel !!!! ».
Je n’ai jamais osé lui demander, la peur sans doute, ce qu’il avait réellement pensé de mon effort littéraire, j’ai eu 12 et demie
……. Mais il notait dur.
Commentaires
Peut mieux faire ! Est-ce que l'auteur a gardé ce souvenir impérissable ?...