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Au Spectacle

Matin de Printemps sur le parvis de l’entrée d’une grande gare française, le parvis d’une gare comme celui des cathédrales du Moyen Age, Cour des Miracles des Temps Modernes. Au départ de ma petite ville, j’aurai pu prendre le train d’après, mais la perspective, pour le blogueur quotidien que je suis, de scruter sur l’esplanade l’humanité en voyage est un plaisir que je ne pouvais me refuser.

 

Une fois passée la quasi-banalité des camelots à journaux gratuits, calé contre une rambarde, une bouffarde au coin des lèvres pour me noyer dans la masse, et puis, qui sait si un de mes coreligionnaires en subversion quotidienne ne m’observe pas à son tour, laissons le m’observer, me jauger, me décrire, une fois passé tout cela, j’observe l’esplanade.

 

Il y a les premiers vacanciers sacs à dos, pour certains un baton à la main qui baguenaudent tranquillement dans l’attente, parfois longue, d’une correspondance qui les amènera vers un probable pèlerinage.

 

Le Pèlerin, le voici, pieds nus, jambes nues, recouvert jusqu’à la tête d’une simple couverture bleue, il mendie aux passants nombreux, une aumône avec un fort accent de l’Est.

 

La plupart d’entre eux ne s’attarde pas devant lui, trop pressés qu’ils sont de s’engouffrer dans la bouche de métro qui les emportera vers une journée de travail.

Le soleil caressant à vu fleurir les légères cotonnades estivales, je vois arriver cette brunette vêtue d’une tunique un peu courte . Campée sur de longues et fines jambes , je me plais à réver à quelques paradis inaccessibles , couverts par ses fins collants, attendent son bienheureux fiancé…….

Des hommes d’affaires sèrieux, costumes et sacoches d’ordinateurs portables en bandoulière, quelques filles en jogging fluo, des patineurs en rollers qui se glissent entre les gens, des valises à roulettes, quelques grand mères perdues, des syndicalistes retraités qui montent manifester à la Capitale, l’Humanité est là, sur quelques centaines de mètres carrés.

 

 

Dans un coin de la place, où je me suis retranché, j’aperçois Le Pèlerin, il est assis par terre, enroulé dans sa couverture. Il répond au téléphone. Il a le dernier I Phone…………

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