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La suite dans les idées

La petite dame est décédée depuis quelques mois maintenant. Comme beaucoup de " Parisiens", elle n'était venue que adulte dans la capitale, pour suivre un mari, un amant peut être, peut être même simplement pour le travail, là n'est pas le propos.....

Toujours est il que Madame est enterrée, depuis quelques mois maintenant dans le caveau familial du petit cimetière de ce village normand.

La petite dame a reçu l'autre jour une bien curieuse visite, celle du facteur, pas porteur d'un bouquet d'anémones, non, mais bel et bien d'une lettre. Des Impôts. Un zélé fonctionnaire avait barré l'adresse parisienne de la défunte pour la rectifier à la main:

" Tombe numéro 19, cimetière d'Auteuil"

J'ai oublié le code postal de la commune, sans intérêt. Il est certain que ce courrier est resté lettre morte, la plaisanterie était, je vous l'accorde, facile mais, si l'on raille facilement les erreurs informatiques, dans cette pauvre histoire, l'adresse avait été modifiée à la main. Classieux, humain, comme j'aime.

Commentaires

  • Cher Maître, il ne faut y voir qu'une bien innocente manifestation de la volonté d'optimisation de l'efficacité de nos Services publics.

    Les responsables de la Poste, par exemple, ont décidé d'augmenter les bénéfices de leur entreprise, pour l'instant publique, en obligeant les facteurs à être de plus en plus rapide dans l'exercice de leurs tournées.

    Ces derniers ont donc maintenant à peine le temps de glisser le courrier dans les boîtes et, bien sûr, plus question de perdre quelques précieuses minutes pour rendre de menus services à l'usager ou simplement échanger quelques paroles avec lui.

    Conscients de l'importance marketing de ces petits actes d'humanité quotidienne, les chefs postaux ont eu l'idée de les réhabiliter en en confiant la charge à une société privée. Désormais, nous aurons affaire à des professionnels dont le plaisir de nous apporter un carnet de timbres, de nous demander si nous allons bien, sera dûment standardisé et tarifé.

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