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Echange de bons procédés

L'hospitalité, chez les anciens, était sacrée. Quiconque y dérogeait contrariait les dieux. Un invité impoli ou un citoyen recevant chichement le voyageur, étaient pareillement maudits. Ce jour, Fabrice des Calamités, et moi-même, de Kronix, endossons les deux rôles simultanément. Fabrice écrit sur mon blog aujourd'hui, tandis que j'écris sur le sien. Invités, hôtes, nous voici doublement liés par les lois ancestrales nommées plus haut. C’est une belle idée mais c'est aussi un sacré défi. A l'heure qu'il est, Fabrice m'a transmis une enveloppe contenant son texte. Évidemment, je ne pourrais l'ouvrir qu'après lui avoir envoyé mon billet. Que voici :

 

Mon petit Fabrice, je te remercie bien de m'inviter sur ton blog, en ce jour anniversaire de la création de tes Calamités quotidiennes. Le 7 mars 2012, dans ton ambition, tu supposais d'emblée que chaque matin ouvrirait sur la promesse d'une nouvelle avanie pour toi, pour les gens dans la rue, pour l'humanité. Force est de constater que le monde s'est empressé de répondre à ton attente et a fourni infatigablement son lot de désastres, minimes ou énormes, afin de t'inspirer. Mais les débâcles épuisent les poètes les plus endurcis, et il t'est arrivé de te détourner des infortunes de la plèbe pour régaler ton lectorat de pensées vivifiantes ou d'anecdotes drôles piochées au contact de nos semblables.

On peut donc rire à la lecture de ton blog, mais bien souvent, c'est le dérisoire pathétique de la condition humaine qui donne à voir son chagrin, entre les lignes. Ton désespoir est plus discret que le mien, qui le braille trop souvent. La discrétion est une belle chose.

Je n'ai pas tenté de deviner quelle vertu avait l'écriture pour toi, d'exultation ou de méditation, mais je suppose qu'elle t'est comme à moi, nécessaire. Il ne saurait donc être question que les calamités cessent, qu'elles cessent même d'être quotidiennes. Même si, d'aventure, le monde se fatiguait de ses tempêtes et de ses haines, même s'il acceptait, enfin, de déposer les armes, de se repentir de tant de dégoût, même si soudain, un amour vrai se déversait dans le coeur incrédule de chacun, tu devrais, cher Fabrice, et c’est là ta propre malédiction, poursuivre ton énumération émerveillée des calamités. Peut-être alors en souvenir des morbidités passées, peut-être pour se rassurer sur le fait que tout est orienté vers l'espoir désormais, pour mesurer le parcours effectué, n'empêche : il te faudrait poursuivre.

Cet anniversaire n'est que le premier. La chaîne s'est refermée, allons, courage, l'aventure continue.

A l'année prochaine, sans déroger une fois, 365 calamités plus tard, nous verrons grâce à toi si le temps va comme il faut, si le quotidien s'est assagi. Je ne suis pas plus optimiste que toi, mais nous savons que chaque jour, des lumières percent et refusent la résignation. Pessimiste, mais pas résigné, voici comme je t'espère. Prends grand soin de toi. Je ne plaisante pas. Prends grand soin de toi.

 



Merci. Désolé.

A plus;

Christian.



PS : je viens de lire le tien. Excellent, et surtout nettement plus rigolo que le mien; ma Douce a beaucoup aimé aussi.

Commentaires

  • Bon anniversaire, cher Maîkrotrenix.

  • Ce serait en effet une calamité qu'il n'y ait plus de calamité instigatrice de ce blog.

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