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La petite dame

La petite dame avait toujours eu une vie exemplaire ; institutrice par vocation, elle était entrée à l’Ecole Normale d’Institutrice à la lointaine et glorieuse époque ou l’on entrait dans l’Education Nationale comme on entre en religion, époque où l’on passait son baccalauréat à l’Ecole d’Instituteurs.

Dans cette institution laïque elle avait pris grand soin de ne pas afficher de signes ostentatoires de cette religion catholique, quasi obligatoire  dans cette époque  où l’on était baptisé avant même de savoir nager, elle cachait discrètement sous les vêtements les médailles de baptême des élèves qui les arboraient.

 

Jusqu’au boutiste de la correction, elle allait même jusqu’à étouffer, dans l’œuf et à la maison, les quelques jurons qui pouvaient lui échapper en des Mer…… credis  retentissants qui faisaient rire ses enfants.

 

Sa glorieuse carrière s’était achevée par une petite fête, le soir de la sortie, entourée de ses collègues et de tant de ses anciens élèves qui s’étaient retrouvés pour l’occasion, l’Inspecteur lui avait remis, comme une cerise sur sa carrière, les prestigieuses Palmes Académiques.

 

Et la retraite était arrivée, le jour et la nuit. Elle s’était mise à insulter les automobilistes, jurant comme un charretier, pétant et rotant à table pendant les repas de famille, parlant même  à ses petits enfants en des termes que louis Pergaud n’aurait pas réfutés. Ses enfants inquiets avaient même pensé à un syndrome de La Tourette qui se serait déclenché sur le tard.

A son médecin de famille, la vieille souillon avait simplement déclaré :

« Il ne faut pas m’en vouloir, je décompresse ».

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